José Mourinho n'est pas un bon client. Il est plus que cela. Toutjournaliste vous le confirmera, le Portugais est l'homme à interviewer.Aussi bon sur la forme que sur le fond, le Portugais a toujours quelquechose d'intéressant à dire et, aussi incroyable que celapuisse paraître dans un milieu où la langue de bois est reine,l'entraîneur du Real Madrid est captivant. Après, on lui accorde ducrédit ou non.
Mourinho sait de quoi il parle, même lorsqu’il disserte surl'"idiosyncrasie". C'est ce qu'il a fait cette semaine dans FranceFootball. Interrogé dans les grandes largeurs par Vincent Machenaud,José Mourinho a été fidèle à lui-même. Et, sur quatre pagesd'interview, lance quelques perles que certains auraient mis dix ans àsortir. En voici une savoureuse sélection, mélange d’assurance, defranchise et, parfois, de provocation. On vous laisse seuls juges :
- "La modestie est une qualité qui n'aide en rien."
- "Gagner un championnat, c'est à la portée de n'importe qui. (...)Mais gagner, gagner et encore gagner, ce n'est pas pour tous lesentraîneurs."
- "A mon sujet, je pense que l'histoire est déjà faite."
- "A partir du moment où tu as un terrain, un ballon et onze joueurs, tu peux faire ton travail partout."
- "Ici, il existe une terrible pression médiatique à laquelle je peux résister grâce à mon bagage."
- "D'un point de vue social, autour de notre travail, c'est lapossibilité de bosser en Angleterre qui m'a rendu le plus heureux. Monhabitat naturel, c'est le football anglais."
- "J'aime penser comme je pense, j'aime que les gens qui sont avec moi pensent exactement pareil."
- "Je ne veux pas gagner pendant quatre ou cinq ans, dans mon casdix années, puis dire adieu et retourner à la maison pour passer montemps à critiquer les autres."
- "Ne pas être hypocrite, ne pas être diplomate, ne pas faire de lèche, voilà mon plus gros défaut."
- "Si j'aimerais avoir Messi dans mon équipe ? Je n'aime pas parler d'hypothèse."
Dix phrases, dix manières de cerner le personnage. Vous êtespeut-être conquis… ou définitivement agacé. Mais forcément subjugué parcet ovni qui dit ce qu'il fait et fait ce qu'il dit. En poussant lebouchon un peu loin parfois, il est vrai. Le Portugais a cependantcompris comment captiver et/ou séduire une audience. Mourinho sait quela forme compte souvent autant que le fond et il en (sur)joue. Celafait partie de sa méthode. Quand on dirige des stars, à Chelsea, àl’Inter ou au Real, que l’on attend d’elles qu'elles se dépouillent ouque l’on demande à Samuel Eto’o de se muer en latéral en demi-finale deLigue des Champions, la séduction est une arme indispensable. Mourinhola manie mieux que quiconque.